lundi 24 octobre 2016

Tibet part 4: Qinghai chinois / Amdo tibétain Xining et le lac bleu

Rappel: nous sommes parties 3 semaines cet été avec ma copine Barbara visiter le Tibet, pas seulement la république autonome mais ce qui fut un jour "le grand Tibet". Pour voir la carte cliquer ici.

Nous effectuons en bus les 200 km qui séparent Tongren de Xining (prononcer Sining). Les paysages se font plus désertiques...et surtout de plus en plus massacrés par le délire chinois.

D'immenses ponts en construction 

Dont certains vont servir de routes (alors qu'il n'y a déjà personne sur celle que nous empruntons)
Des villes apparaissent comme des champignons au milieu de nulle part telles des verrues dans le paysage
Arrivée à Xining, ville ultra-moderne au milieu de rien
La gare
A Xining même si les constructions de gratte-ciels pullulent, je dois avouer que je m'y suis tout de suite sentie bien. J'ai trouvé cette ville très agréable, elle est entourée par l'immensité, l'air des soirs d'été y est doux et les chinois de cette ville excessivement gentils.
Quelques heures après notre arrivée nous nous mettons en route pour le mythique monastère de Kumbum, construit sur le site de naissance de Tsongkhapa le fondateur de l'école Gelukpa (celle du Dalaï Lama), monastère qui abrita aussi pendant 3 ans la célèbre exploratrice Alexandra David-Néel.

Kumbum sera vraiment la déception de ce voyage tant le gouvernement chinois a transformé la visite du monastère en un disneyland totalement dévoyé.

Ca commence dès l'entrée, on n'en croit pas nos yeux car ce sont les moines qui vendent les tickets d'entrée assis confortablement derrière leur vitre. Non contents d'avoir oublié leurs voeux, ils ont aussi oublié d'être aimables
Sur la place du monastère, de grands parasols Red Bull abritent du soleil toutes sortes de vêtements tibétains destinés à des chinois ignorants en mal d'exotisme
Le monastère grouille de visiteurs (tous chinois) qui crient et crachent négligeant totalement le fait qu'ils se trouvent dans un lieu de culte
Le flot de pognon qui entre dans les caisses ne permet visiblement pas d'assurer la sécurité minimum des bâtiments puisqu'on ne cesse de croiser des panneaux qui nous avertissent d'un hypothétique danger de chute d'objets ou d'éboulement
C'est le seul monastère où nous avons croisé dans son enceinte un panneau d'interdiction de se garer (cela vous donne une idée d'où ils en sont à Kumbum)
Une partie du complexe de Kumbum vu d'en haut
Il a fallu en profiter parce qu'à l'étage au-dessus on s'est heurté à un grillage
Et il nous a fallu prendre des photos à travers un trou un peu plus grand que les autres
2 moines à la robe monastiques plissée (que nous avons rarement croisée lors de notre périple)
Moines en train de débattre dans la cour des débats
Merci de noter la présence du policier à gauche, ambiance, ambiance...
Des centaines de billets à l'effigie de Mao gisent au sol (mais n'ayons pas une vision manichéenne des choses, nous avons vu dans un monastère un moine tibétain retourner lui-même des billets sur l'autel des offrandes pour que le visage de Mao apparaisse systématiquement)
Le visite est sauvée par certaines parties originelles du monastère encore dans leur jus depuis le 16ème siècle
et quelques jolis stupa où miraculeusement la foule ne s'agglutine pas
Nous irons faire un tour à la belle mosquée de Xining où flotte devant, encore et toujours, le drapeau communiste chinois
La soirée s'écoule ensuite agréablement dans les rues de Xining
et se termine en admirant la vue plongeante depuis le balcon du 16ème étage de notre hôtel
Le lendemain nous partons pour ce que les chinois appellent "le Qinghai lake" et les tibétains le lac bleu. Là aussi tout ne va pas se passer comme on l'avait imaginé. 1er arrêt obligatoire à plusieurs dizaines de km du lac pour admirer la vue et surtout payer un droit d'entrée sur le site du lac.

C'est l'organisation à la chinoise, donc même le site du panorama est assailli de vendeurs en tout genre
Un chameau looké pour l'occasion est là attendant les touristes chinois prêts à payer pour poser avec lui
Les kilomètres défilent et les champs de colza aussi, alors là je pourrais tronquer la réalité en vous postant juste cette photo, 
car l'autre réalité -moins glamour- c'est que tous les 50 m sont postés sur la route des spots à touristes payants où l'on peut venir se faire photographier dans les champs de colza, de tulipes, avec des chevaux ou avec un yak...avec de grandes lettres chinoises rouge en toile de fond
Quand le lac est en vue, 2ème checkpoint il faut repayer pour pouvoir s'approcher de l'eau,
Et là encore même combat, des attractions toutes payantes sont offertes aux visiteurs:
Tours à cheval d'1 minute et demie sur de beaux chevaux blonds surmontés d'un palmier
Photo sur un ponton mobile avec lac et lettres chinoises toujours en toile de fond...
Ou photos juché sur un yak blanc (version rare du yak habituellement gris ou noir), bon celui n'a pas eu beaucoup de succès, mais sans doute est-ce du à sa propriétaire qui préférait faire la sieste au moment du "rush hour"...
Nous faisons un tour sur la rive du lac, accablées de voir tous les chinois tremper leurs pieds dans l'eau ou jouer à s'éclabousser ignorant que le lac est soumis à des essais nucléaires et que son eau serait radioactive, en voyant ça et les terres cultivées tout autour de ce paysage de rêve, un frisson nous parcourt le corps.
Quelques kilomètres plus loin les voilà enfin, ces fameuses dunes de sable du lac bleu 
Là encore on ne s'arrête pas où on veut et on nous arrête devant cette attraction far west de mauvais goût
Nous ne rentrerons même pas à l'intérieur car pour simplement avoir le droit de marcher sur le sable il faut payer 5 yuans et nous refusons de céder à ce chantage 
Tout est prévu: quad
Luge sur les dunes
Balades à cheval ou à dos de chameau
Par contre c'est très déconcertant mais très chouette de voir des drapeaux de prières plantés dans le sable on n'a pas l'habitude 
Un peu plus loin encore des champs de colza surmontés de collines ornées de drapeaux de prières
et à quelques mètres de là un campement de nomades sédentarisés aux abords d'une ville en plein milieu de la steppe
qui abrite une centrale...
Décidément les drapeaux de prières qui flottent sur cet immense lac salé,entouré de steppe et de dunes de sable ne sont vraiment pas du luxe...
Prochain épisode: Lhassa, la cité des Dieux

4 commentaires:

  1. Ca sent l'arnaque à plein nez tout ça... C'est vraiment dommage :(

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    1. Oui mais heureusement on est quand même saisi par la beauté des paysages !

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  2. Ca ne vaut pas notre voyage en Chine, tu te rappelles????
    Et le cheval ressemble à celui d'Ivan Rebroff !

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    1. Ce voyage en Chine est resté gravé dans ma mémoire tu penses bien...

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